CONSEILS POUR NAGER EN EAU LIBRE DANS LA TEMPETE
Nager dans de très grosses vagues, essuyer des mers avec quelquefois plus de 50 noeuds de vent et y prendre du plaisir, c’est possible ! D’ailleurs plusieurs nageur.ses du Prado s’y adonnent régulièrement : Maurice, Bernard, Jean-Jacques, Christine, Elodie, Sylvain, Claude, Catherine… Voir une vidéo d’un précédent compte rendu : https://www.facebook.com/332431790201131/videos/217272436542631/ mais attention, attention, il faut que plusieurs conditions soient réunies + plus bas, lire conseils et ressentis de Maurice et de Bernard interrogés à ce sujet.
– C’est possible mais dangereux
. Les plus gros dangers viennent de l’entrée et de la sortie de l’eau, ainsi que de la possible proximité de digues ou rochers. Pour nager dans une mer démontée, il faut avoir un spot sûr à l’abri des vagues permettant une entrée et une sortie de l’eau.
Un endroit où on passe habituellement au dessus des rochers avec 2 mètres de fond peut s’avérer très méchant avec une mer formée où le creux de la vague va fracasser le nageur sur le fond…
– Toujours partir contre le vent, ou avec le vent de travers pour ne pas avoir à affronter un mur insurmontable au retour
– Avoir un matériel éprouvé : masque, tuba, palmes bien fixés et savoir qu’une grosse déferlante peut les arracher
– Face à la vague, préférer nager sous l’eau qu’en surface. De plus, en surface, il y a toujours le danger de prendre un gros paquet de mer dans le masque.
– Garder les bras fermes, une grosse masse d’eau peut frapper un bras « mou » et provoquer une luxation à l’épaule
– La combinaison de nage est un plus car elle permet au nageur de mieux flotter, de « faire le bouchon » dans l’eau.
– Les palmes assurent la puissance nécessaire pour passer la vague, ou se sortir de situations, ou de forts courants
– Pour mieux avancer dans l’eau face à la vague, profiter des hauteurs successives pour prendre de la vitesse en plongeant dans la vague suivante
– Une déferlante peut retourner le nageur comme une crêpe, dans ces cas là, ne pas paniquer, la combi ça flotte et on a toujours le temps de pouvoir respirer
– au retour, avec les vagues dans le dos, le jeu c’est de rester sur la crête d’une grosse vague qui déferle, soit en positionnant les palmes et les bras pour surfer, soit en palmant rapido pour rester le plus souvent sur la crête
– à l’arrrivée, ôter les palmes avant la sortie de l’eau, les tenir fermement et mettre les jambes en avant et attendre une belle vague pour se rétablir debout à la côte
– Même si par 50 noeuds de vent, il n’y a pas un bateau, pas un kite, pas un gabian en mer, il faut prendre une bouée, c’est handicapant pour la nage, mais il faut faire avec, le mieux étant de régler la sangle courte.
Le plaisir de nager dans une mer démontée, c’est d’arriver à jouer et à se diriger dans des éléments à priori hostiles, d’arriver à se mouvoir dans des forces phénoménales avec de la technique et un peu de force des bras et des jambes, de surfer avec les vagues dans le dos, de passer des moments euphorisants « hors du temps », l’énorme sensation de plaisir arrivés à terre à l’abri du vent au soleil, peut-être les plaisirs qu’éprouvent les kayakistes quand ils arrivent dans l’eau calme après avoir descendu des rapides ?
LE MOT DE BERNARD
En ce qui concerne ma technique pour affronter le Mistral
c’est en avant toute et droit devant😂
Non c’est pas vrai je déconne
D’abord essayer de respecter les règles de sécurité ne pas partir seul
Ensuite en cas de grandes vagues ne pas regarder devant
En effet ça impressionne moins
Et contrairement à toi et à Maurice comme je nage avec des lunettes lorsque je reprends ma respiration je cherche derrière moi la vague qui va me pousser !!
J’essaie aussi lorsque je nage de rentrer le plus la tête dans l’eau pour m’immerger le plus possible
Voilà après le reste je pense que c’est au feeling
Mais les bases sont là
Surtout ne pas chercher à lutter contre les éléments mais d’essayer d en tirer profit
Mais quelle satisfaction quand tu sors de l’eau et que tu te dis je l’ai fait !
LE MOT DE MAURICE
Je pense qu’il faut parler des notions élémentaires de sécurité.
– Etre un nageur confirmé ou alors être accompagné par quelqu’un de compétent pour éviter les erreurs de débutant comme la perte de repères, le risque de panique, la perte de matériels (en négociant mal les vagues déferlantes, à la mise à l’eau, à la sortie de l’eau)
– Assurer la veille aux autres usagers de la mer, bateaux, voiles, manifester sa présence le cas échéant.
– Avoir un équipement de qualité adéquat, testé et déjà souvent utilisé (lunettes, masque, tuba, plaquettes, combinaison isotherme + cagoule ou bonnet, bouée)
– Connaître à fond la zone de nage pour avoir, et c’est indispensable, une mise à l’eau + une sortie abritées des vagues, une connaissance des vents et des courants, des zones de gros déferlements à éviter. Nager toujours face au vent ou au courant pour assurer un retour facile sauf si vous avez un point de sortie de secours (c’est le cas dans un parcours comme Callelongue/ Podesta où en cas gros mistral il est très difficile au retour de passer l’écueil de la Mounine, mais le retour à Callelongue est possible à pied par la calanque de Marseilleveyre).
On peut aussi parler technique et plaisir
– On ne nage pas de la même façon dans des vagues de 1,5 m que dans des vagues de 3 mètres. Les vagues de 1,5 m ne déferlant en général qu’au bord nécessitent notre vigilance que près de la côte, les vagues de 3 mètres déferlent aussi au large et souvent de manière aléatoire, elles nécessitent une vigilance permanente et bien sûr il est impératif de rester éloigné du bord. Une déferlante doit être toujours affrontée de face car par derrière on risque de perdre son équipement (lunettes, masque, tuba, palmes).
– Les embruns marins qui purifient l’air, frappent le visage, transforment la réalité et les dimensions du rivage, nous font envisager d’être dans un ailleurs idéalisé, autant de valeurs ajoutées à la nage en mer.
– L’excitation de surfer ces masses d’eau, la sensation de vitesse quand la bonne vague est prise au bon moment.