Depuis ce matin lundi 18 août, les parkings, les graviers, les pelouses de Prado Sud sont transformés en immense chantier : ballets des semi-remorques, immenses grues (pas les oiseaux), nuages denses de poussières, cris stridents des marches arrière de multiples Fenwick élévateurs, armée de vigiles, érection de kilomètres de barrières, la plage quoi !
Tout ça pour quoi ? pour un festival de musique du 27 août au 1er septembre, gros chantier du 18 août au 6 septembre en pleine ville, en pleine plage, en pleine saison estivale, en pleine canicule. Aux fous !
Face à la pression de ceux qui refusent l’énormité de la privatisation de rares plages publiques en plein été, dont bizarrement beaucoup d’élus et pas des moindres??? contrairement aux années précédentes, il sera possible d’accéder au rivage hors dates du festival, en marchant un max le long des barrières (bonjour les marmots qui doivent faire plus du km à pied sous le cagnard, dans la poussière et le bruit infernal du chantier), sans pouvoir poser une voiture aux parkings.

Comment une telle barbaridad est-elle possible ? Il doit y avoir un truc.
SUR LA PLAGE, COMMENT REUSSIR LE MEILLEUR DES MONDES POSSIBLES ?
D’abord, il faut faire place nette et virer les dizaines de milliers de familles qui fréquentent les lieux, Prado Sud la plus grande plage familiale de Marseille (Voir en image ou vidéo la fréquentation de Prado Sud hier 17 août)
Pour cela, il faut des autorisations, les élus signent un « arrêté » AOT Autorisation d’Occupation Temporaire du domaine public (il ne faut pas l’oublier, la plage est un espace public) et faisant fi du droit, parce que sur la plage, normalement, c’est le règlement municipal qui le précise :
PAS D’ALCOOL, PAS DE TABAC NI DE CHICHA, PAS DE STUPEFIANTS, PAS DE MUSIQUE ! ET DROIT D’ACCES AUX CITOYENS
Et là, on se retrouve hors du temps, hors zone, hors droit : consommation d’alcools à gogo (un arrêté municipal interdit même la vente d’alcool aux abords de la plage pendant le festival), cigarettes à outrance (l’organisateur fournit les cendriers écologiques), les stupéfiants peut-être tolérés (si on exagère, il y a des médecins pour ça sur place), musique à fond des heures durant (les riverains ont de la chance, c’est concert gratuit toutes les nuits)
Pour faire passer la pilule, on se déclare plus verts que les végétaux, plus sociétaux que toute la société réunie, on pactise des « partenariats » avec plusieurs médias qui bénéficient d’invitations évidemment gratuites (c’est nous qui payons, le festival bénéficie d’énormes subventions d’argent public…voir https://www.facebook.com/permalink.php?story_fbid=pfbid0toDpFuBJczW9vF3oFHHq9wtLZJCM5GLr36jFtspzitytwU1G542QNY3zmP2RFuAal&id=100064850194213)
Encore une fin d’été pourrie sur la plage à Marseille, parce que même si on atterrit sur les plages voisines de l’Huveaune ou de Prado Nord, c’est quand même l’enfer de la sono et des abords glauques du festival.

Gros défaut d’affichage : un tel chantier est tenu d’afficher l’arrêté qui l’autorise à privatiser. En cherchant bien aux 3 entrées, et en réclamant cet arrêté aux vigiles, impossible ce matin lundi 18 août. Il apparaît que l’arrêté a été signé par un obscur 29ème adjoint à la ville

Opinion : les grands festivals et rassemblements doivent être maintenus et encouragés, mais pour d’évidentes questions de respect des populations et de l’environnement, pas en pleines villes, pas sur le littoral. Voir les Vieilles Charrues, le Hellfest, Coachella où il y a des impacts réduits à l’environnement et aux populations.